Conférence-débat
Responsables : Jean-Claude et Bettina VERNIER
Conseiller spirituel : Sr Marie-Régis ARNAUD
L’Association Relais Lumière Espérance apporte un soutien moral et spirituel aux personnes dont l’un des proches est touché par une maladie psychique.
Chacun :
- s’efforce de comprendre et se sait compris,
- aide à découvrir à la lumière de la Parole de Dieu les signes d’Espérance cachés dans l’épreuve quotidienne,
- aide à traduire en prière les révoltes et les espoirs que suscite le chemin avec un proche atteint de troubles psychiques.
Calendrier 2018-2019 des rencontres Relais Lumière Espérance qui auront lieu à la maison diocésaine Saint Paul, 20 rue Colombeau, 03000 Moulins, salle Jeanne de Chantal de 14h30 à 17h30 les :
- Samedi 13 octobre 2018
- Samedi 8 décembre 2018
- Samedi 9 février 2019
- Samedi 13 avril 2019
- Samedi 15 juin 2019
Retour sur la conférence-débat du Samedi 30 septembre 2017
Connaître les troubles psychiques et la souffrance des malades, comprendre la détresse des familles, trouver un chemin d’Espérance, tel était le thème de la conférence organisée par le groupe Relais Lumière Espérance de Moulins le samedi 30 septembre 2017 à La Maison Diocésaine Saint Paul de Moulins.
Cette conférence était ouverte à tous, croyants ou non, où l’association l’UNAFAM, association laïque, y était invitée.
L’objectif de cette conférence était de faire connaitre à tous ce qu’est la maladie psychique, la souffrance des malades et la détresse des familles qui y sont confrontés mais aussi de montrer qu’il existe un chemin d’Espérance à travers la Parole de Dieu et le soutien d’autres familles qui vivent la même chose dans les groupes Relais.
- Notre première invitée le Dr Dominique Soyris, médecin psychiatre et responsable du groupe Relais lumière Espérance de Montpellier a expliqué à l’aide d’un diaporama et de nombreuses illustrations significatives, ce que sont les maladies psychiatriques et les souffrances des malades ainsi que l’impact sur les familles quand leur proche doit être hospitalisé sous contrainte.
Dans un premier temps, quand le malade est dominé par sa maladie, l’action des soignants est de mettre en place un traitement médicamenteux pour le soulager et dans un deuxième temps l’aider à transformer ses comportements pour retrouver son autonomie et sa capacité à agir de manière responsable.
Le Dr Dominique Soyris nous a expliqué pourquoi la famille était souvent mise à l’écart. Pour les soignants, le travail avec les familles n’est pas facile car ils sont « coincés » d’une part, par la relation thérapeutique privilégiée avec les patients, dont le secret est incontournable pour parvenir à une relation de confiance et d’autre part par le besoin d’information de la famille.
Il faut cependant que le patient soit mis à distance pour qu’il puisse se recentrer sur lui-même, entrer dans le soin et peu à peu l’accepter. L’alliance des familles avec les soignants, dites alliance thérapeutique est une clé indispensable.
Le souhait du Dr Dominique Soyris est « que nous puissions avancer ensemble dans ce sens, sans penser détenir la vérité et sans rivalité pour une meilleure prise en charge du malade ».
- Notre deuxième invitée, Mme Agnès Auschitzka, elle-même touchée par la maladie d’un proche, psychologue, journaliste spécialiste des questions familiales et licenciée en théologie nous a parlé de la détresse des familles.
Pour cela elle a utilisé son vécu personnel autant familiale avec son fils, que professionnel. Il est important de faire connaitre la souffrance des familles car elle est bien particulière, elle repose sur une certaine vision de l’être humain. L’être humain n’est pas fait pour souffrir, mais pour le bonheur et la joie de vivre, quel que soit sa condition, son histoire… La souffrance nous dévitalise et quand nous souffrons nous n’existons plus.
Il est important pour l’atténuer de la porter avec d’autre, dans la solidarité comme à L’UNAFAM qui apporte une aide humaine et concrète, et comme à Relais Lumière Espérance qui mène un combat dans ce sens et s’appuie sur la Foi chrétienne.
Agnès articule son propos en deux parties importantes ; souffrances au moment de l’émergence des symptômes, et au quotidien avec l’imprévisibilité, le disfonctionnement des institutions et le regard des autres.
- Quand la maladie s’invite au cœur de la famille, c’est un séisme et ce qui rend l’épreuve encore plus difficile c’est qu’elle est invisible et qu’elle ne suscite pas de compassion… on est dans la nuit. Cela touche tous les membres de la famille avec souvent des dégâts qui demeurent. C’est un combat au quotidien sur fond d’impuissance… pour les médecins, c’est aussi une souffrance d’être impuissant pour guérir. L’objectif de tous consiste à faire exister notre proche le plus humainement possible et de faire droit à son désir d’être heureux.
- Ce qui rend difficile ce combat, c’est l’imprévisibilité des symptômes au quotidien… on est souvent en état d’urgence, stressé, sous tension et triste. On se sent avec des sentiments ambivalents qui nous culpabilisent… et nous finissons par ne plus exister, par nous dissocier…nous sommes perdus. Nous n’arrivons plus à trouver la vie belle. On a autour de nous de la méfiance, de la peur, de l’incompréhension … ce qui provoque un repli sur soi.
Mais quelle est cette souffrance qui fait souffrir les familles et qui fait souffrir le proche malade et dont on n’est pas coupable ?
Comment faire pour en sortir ?
Quand on vit ces situations, il est important d’en parler, d’aller dire ce que nous vivons dans des lieux où l’on sera écouté sans jugement avec le soutien d’autres familles. Il faut arriver, dans notre société à développer le goût de l’autre, d’aller voir ce qui se passe… on ne peut pas être chrétiens si on ne passe pas par là… il faut prendre du temps et aller vers les périphéries.
La conviction qui habite Agnès : « Plus nous redonnerons une dimension d’humanité et d’amitié à nos relations quelles qu’elles soient, plus nous ouvrirons un petit peu, un canal à ce désir de joie qui est d’abord celui de notre proche malade, mais aussi le nôtre. On est là pour l’ouvrir aujourd’hui, c’est déjà un petit déverrouillage ».
- Notre troisième invitée, Sr Marie-Régis Arnaud, Petite Servante du Cœur de Jésus, responsable de la PPH et accompagnateur spirituel de Relais Lumière Espérance de Moulins.
Marie-Régis nous a parlé du chemin d’Espérance et ce que nous vivons dans un groupe Relais Lumière Espérance qui est un mouvement d’Eglise ouvert aux autres confessions chrétiennes ainsi qu’à toutes personnes qui adhèrent à sa démarche et désirent la partager. C’est un lieu de partage et de prière qui accueille et invite à faire une pause et à déposer son fardeau pour repartir plus léger avec un peu d’espérance et de paix.
« Relais est une communion fraternelle de personnes que la même épreuve assemble »
Ce lieu nous permet de parler, de dire sa souffrance, sa révolte, de prier, pour ceux qui le peuvent… le groupe porte les autres. « La confiance du partage nous libère et nous ouvre ».
Dans le Relais de Moulins, l’Accueil chaleureux que l’on se réserve les uns les autres dans la confiance, est un point fort qui permet à tout le monde de se sentir à l’aise et attendu. Au cours de la rencontre, chacun est invité à partager son témoignage de vie avec son proche malade avec une qualité d’Ecoute et une grande discrétion qui permet à chacun de déposer son fardeau.
Avec cette même qualité d’écoute, le groupe reçoit, accueille, écoute et partage la Parole de Dieu qui a été choisi en lien avec le thème de la rencontre du jour qui était pour cette année « Choisis donc la vie » (Dt 30,19). Cette Parole que nous écoutons, nous la partageons en essayant de la comprendre. Chacun peut dire ses doutes, ses révoltes et peut poser ses questions… Dieu souffre avec nous, Dieu est avec nous… Il faut du temps pour se laisser trouver. La Parole de Dieu nous invite à changer notre Regard, ouvrir notre cœur, à Trouver la force de continuer et se Mettre en route sur un chemin d’Espérance.
La rencontre se termine sur un moment convivial autour d’un goûter partagé où les liens continuent de se créer pour devenir « amitié profonde et vraie ». Nous repartons tous, plus léger avec un regard éclairé.
Pour Sr Marie-Régis, « Relais, c’est aller à la rencontre de l’autre dans ce qu’il vit. A Relais, on ne se côtoie pas seulement, on se rencontre et nous rencontrons dans la Foi, le Dieu de l’Espérance ».
Elle nous livre quelques témoignages :
- Un membre de Relais me disait : « Après une rencontre, je me sens plus léger, revigoré, la souffrance est toujours là mais je ne me sens plus seul, j’ai repris des forces ! »
- Un couple m’écrivait : « Depuis que nous participons à Relais nous nous sentons épaulés, réconfortés, moins seuls, nous parlons plus ouvertement de notre terrible épreuve, notre fils n’est pas guéri mais nous avons moins honte, nous sommes moins culpabilisés ».
- Des amis me confiaient : « A Relais, nous avons découvert que nous ne sommes plus les seuls à vivre ça… la confiance du partage nous a libérés et ouverts. Nous ne sommes plus seuls dans notre épreuve ».
Après les différents exposés, les personnes de l’assemblée ont pu poser des questions aux intervenants sur ce qui venaient d’être dit.
Les échanges se sont poursuivis autour d’un goûter où tout le monde était invité dans une atmosphère chaleureuse et conviviale, et où chacun a pu trouver sur les tables prévues à cet effet, diverses informations de Relais Lumière Espérance et de l’UNAFAM auprès des personnes qui en sont responsables.
Bétina Vernier
Responsable de Relais Lumière Espérance de Moulins